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Ily a en effet dans les profondeurs de l'ùme, ou au fonds de l'homme intérieur, un monde d'idées ou de sentiments, dont tout ce qui est à la surface, tout ce qui peut se nommer ou se peindre, n'est qu'une ombre fugitive; c'est dans ce fonds que nous trouvons ce qui est et ce que nous sommes réellement ou substantiellement, tout autre que ce qui paraßt.
Croyanceque tout objet à une ùme; CONTESTE. 8 lettres. Remet en question; EQUITABLE. 9 lettres. Qui s'en remet à la justice; Se dit lorsque l'on partage de maniÚre égale; CARABINIER. 10 lettres. Utilise sans doute une arme à retardement; DUBITATION. 10 lettres. Action de mettre en doute; MONOTHEISME. 11 lettres . Désigne la croyance en un seul dieu; SORCELLERIE. 11
1Cest une constante des Technologies dâinformation et de communication (TIC) et de toute innovation profonde, elles nous obligent Ă rĂ©viser notre histoire, Ă nous interroger sur le statut des Ă©vidences que lâon avait fini par rendre naturelles.Nous nâavons jamais autant analysĂ© les pratiques et lâhistoire de lâĂ©criture, dĂšs lors que le numĂ©rique finit par mettre en cause
Leculte de l'Ăąme chez les Grecs et la croyance Ă l'immortalitĂ© d'E. Rohde a influencĂ© de maniĂšre dĂ©cisive les Ă©tudes sur la religion grecque et des gĂ©nĂ©rations d'historiens de l'AntiquitĂ© comme ceux des religions. Cette enquĂȘte littĂ©raire, philosophique et historique, au style Ă©lĂ©gant, n'a rien perdu de sa pertinence. Les intuitions d'E. Rohde, la profondeur de la rĂ©flexion
Vay Tiá»n Nhanh Ggads. La rĂ©incarnation est une des croyances les plus anciennes au monde. Qui nâa pas rĂȘvĂ© au moins une fois que cette vie nâĂ©tait pas la seule ? Vous faites peut-ĂȘtre partie de ceux qui perçoivent des souvenirs » Ă©tranges, inexpliquĂ©s⊠et qui se demandent sâils ne proviennent pas dâune vie antĂ©rieure. Mais commençons par le commencement⊠1. Quâest-ce que la rĂ©incarnation ? La rĂ©incarnation est le processus par lequel lâĂąme ou la conscience, ou encore lâesprit, si vous prĂ©fĂ©rez revient sur Terre aprĂšs la mort et se rĂ©incarne dans un autre corps, pour vivre une nouvelle existence. LâĂąme traverse ainsi plusieurs rĂ©incarnations. Chacune dâentre elles lui sert Ă apprendre une leçon, Ă accomplir une mission, Ă Ă©voluer. Selon la croyance, lâĂąme traverse donc autant de rĂ©incarnations que nĂ©cessaire, afin de se transformer et dâĂ©voluer vers des Ă©tats spirituellement supĂ©rieurs. Tout cela forme le cycle de la mort et de la renaissance. Il existe toujours une âderniĂšre rĂ©incarnationâ, celle qui marque la fin de lâĂ©volution, lâaboutissement. Une fois cette derniĂšre rĂ©incarnation terminĂ©e, lâĂąme atteint lâĂ©tat suprĂȘme dâĂ©volution et nâest plus obligĂ©e de revenir sur Terre sous une forme physique pour apprendre. On parle Ă©galement de migration de lâĂąme » ou de mĂ©tempsycose . Ce mot vient du grec ancien metempsĂșkhĂŽsis et veut dire dĂ©placement de lâĂąme, transfert de lâĂąme dans un corps diffĂ©rent. 2. DâoĂč vient la croyance en la rĂ©incarnation ? Câest une des plus vieilles croyances de lâhumanitĂ©. Elle vient de lâOrient, mais elle est prĂ©sente partout dans le monde, dans de trĂšs nombreuses cultures. En Occident, câest Allan Kardec le fondateur du spiritisme qui a commencĂ© Ă utiliser ce mot en 1857. Mais en rĂ©alitĂ©, le concept remonte Ă lâaube des temps. Cela remonte probablement Ă lâĂ©poque de lâĂgypte Ancienne. Dans la GrĂšce Antique, au 5Ăš siĂšcle av. le philosophe et historien HĂ©rodot Ă©tudie le concept, affirmant que la rĂ©incarnation fait partie de la doctrine Ă©gyptienne. Câest sur cette base que toute la croyance autour de la rĂ©incarnation se serait dĂ©veloppĂ©e, Ă travers lâhindouisme, le bouddhisme, les cultes africains, la Kabbale juive ou le Spiritisme en Occident. Dans le bouddhisme, la rĂ©incarnation est une notion fondamentale. On parle frĂ©quemment de renaissance et de continuitĂ© de lâĂąme. On parle Ă©galement de âSamsaraâ le cycle des vies qui sâenchaĂźnent les unes aprĂšs les autres selon la loi de la causalitĂ©, ou le Karma. Dans le judaĂŻsme, la rĂ©incarnation est Ă©tudiĂ©e dans les textes de la Kabbale, qui parle de transmigration gilgul » et de retour teshouva ». Dans lâislam, cette idĂ©e est officiellement rejetĂ©e, bien que certains courants chiites ou soufis y croient. Dans le christianisme, cette hypothĂšse est rejetĂ©e Ă©galement. Le concile ĆcumĂ©nique de Constantinople avait mĂȘme fermement condamnĂ© la metempsychose en 553, considĂ©rant quâelle va Ă lâencontre de la rĂ©surrection du Christ. 3. Les preuves de lâexistence de la rĂ©incarnation Le DalaĂŻ-Lama Il nây a aujourdâhui aucune preuve scientifique qui dĂ©montre, au-delĂ de tout doute possible lâexistence de la rĂ©incarnation. En revanche, dâinnombrables faits et tĂ©moignages troublants ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s Ă travers le monde et continuent Ă lâĂȘtre. Une des preuves les plus cĂ©lĂšbres est lâexistence mĂȘme du DalaĂŻ-Lama. Le DalaĂŻ-Lama actuel, 14e de son nom a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© en 1939. AprĂšs la mort du 13e DalaĂŻ-Lama, les moines chargĂ©s de retrouver sa rĂ©incarnation donc le 14e DalaĂŻ-Lama sont partis Ă sa recherche dans une contrĂ©e lointaine. ArrivĂ©s dans un village perdu, un jeune enfant les a tout de suite reconnus. Il sâest adressĂ© Ă eux dans leur langue, que personne dâautre ne connaissait dans le village. Il sâagissait du dialecte tibĂ©tain de Lhassa, la langue du 13Ăš DalaĂŻ-Lama. Lâenfant ĂągĂ© de 2 ans a ensuite dĂ©montrĂ© quâil Ă©tait rĂ©ellement la 14e rĂ©incarnation. Il a rĂ©pondu aux critĂšres exigĂ©s par la tradition il a reconnu les objets appartenant au prĂ©cĂ©dent DalaĂŻ-Lama et il portait toutes les distinctions physiques des grands leaders spirituels. Le professeur et psychiatre canadien, Ian Stevenson est cĂ©lĂšbre pour ses recherches autour de la rĂ©incarnation. Il a Ă©tudiĂ© plus de 14000 enfants qui affirmaient se rappeler leurs vies antĂ©rieures. Les souvenirs dâune vie passĂ©e Ă©taient en corrĂ©lation avec une blessure ou une malformation prĂ©sente chez lâenfant. Ses travaux ont Ă©tĂ© publiĂ©s en français sous le titre RĂ©incarnation et biologie ». Dans ce livre, le psychiatre parle notamment dâun jeune enfant indien avec une malformation de la main qui raconte un souvenir dâune vie antĂ©rieure. Selon ses dires, une machine agricole lui avait sectionnĂ©e les doigts. Lâenfant indiquait avec prĂ©cision le lieu et la date de lâaccident et ces informations ont Ă©tĂ© confirmĂ©es par une enquĂȘte ultĂ©rieure. HĂ©las, ses collĂšgues ont considĂ©rĂ© que les travaux de Stevenson nâavaient pas une base scientifique assez solide et ils les ont largement critiquĂ©s. Ceci dit, leur auteur affirmait lui-mĂȘme quâil ne voulait pas prouver Ă tout prix la rĂ©incarnation, mais il voulait suggĂ©rer son existence » par des tĂ©moignages. Son Ă©tude Ă©tait davantage une invitation Ă lâanalyse et Ă lâouverture dâesprit, sans aucune prĂ©tention de vĂ©ritĂ© absolue. 4. Faut-il croire Ă la rĂ©incarnation ? La science ne sait pas rĂ©pondre Ă cette question aujourdâhui. Quant aux diffĂ©rents courants spirituels, ils ont des visions trĂšs diverses du phĂ©nomĂšne. Pour le spiritisme, la rĂ©incarnation est liĂ©e Ă la justice divine. Dieu ou selon les croyances, le Divin ou lâĂ©nergie universelle offre Ă lâesprit humain la possibilitĂ© dâĂ©voluer, au lieu de subir aprĂšs la mort le jugement radical qui lâemmĂšne soit vers le paradis soit vers lâenfer. Dans cette croyance spiritiste inspirĂ©e dâAlain Kardec, lâindividu ne se souvient pas forcĂ©ment de ses vies antĂ©rieures. Mais il doit travailler constamment Ă son progrĂšs spirituel, afin dâatteindre lâĂ©tat suprĂȘme dâĂ©volution sacrĂ©e, qui le dĂ©livrera du cycle des rĂ©incarnations. La Wicca, tradition aujourdâhui trĂšs rĂ©pandue dans le monde occidental, dĂ©fend Ă©galement cette vision de la rĂ©incarnation. Ce qui compte, câest de mener cette vie terrestre dans le respect de soi et dâautrui. LâĂȘtre humain est libre de faire ce quâil souhaite tant que cela ne nuit Ă personne. Mais si cela arrive, si les actions dâun individu nuisent Ă quelquâun dâautre, les consĂ©quences nĂ©gatives se reflĂštent obligatoirement sur la vie suivante et mĂšnent Ă une existence malheureuse et pleine dâembĂ»ches. Ceci se rapproche aussi de la loi karmique ». Autrement dit, nous subissons toujours les consĂ©quences du mal quâon fait Ă quelquâun. Si ce nâest pas dans cette vie, ce sera dans la prochaine. Que choisissez-vous ? Que vous choisissiez de croire ou non Ă la rĂ©incarnation, son existence ne peut pas ĂȘtre ignorĂ©e complĂštement. La rĂ©incarnation fait partie des croyances depuis tellement longtemps, et de façon tellement rĂ©pandue, que nous pouvons la considĂ©rer comme une partie du patrimoine universel. Ce qui est sĂ»r, câest quâelle nous rĂ©conforte, parce quâelle offre une rĂ©ponse Ă la question Que se passe-t-il aprĂšs la mort ? » La vie sâarrĂȘte-t-elle dĂ©finitivement une fois que notre corps physique meurt ? » La mort serait-elle la fin de tout ? Ceci semble absurde et inacceptable aux yeux de beaucoup de gens. LâidĂ©e que nous puissions revenir Ă la vie aprĂšs la mort est quelque chose qui apaise notre angoisse. Il reste bien sĂ»r de nombreuses questions sans rĂ©ponse. Par exemple Combien de temps aprĂšs la mort la rĂ©incarnation se produit-elle ? Faut-il chercher Ă tout prix Ă se souvenir de ses rĂ©incarnations antĂ©rieures, de ses vies passĂ©es ? Surtout, il ne suffit pas de sâaccrocher aveuglement Ă lâidĂ©e que nous reviendrons sur terre aprĂšs la mort. Il sâagit surtout de comprendre pourquoi nous le faisons. Câest cela qui donne peut-ĂȘtre un sens plus profond Ă notre vie. Car si une deuxiĂšme, une troisiĂšme vie nous attend aprĂšs notre premiĂšre, ce sont autant de chances de faire mieux que dans la prĂ©cĂ©dente. Cela nous pousse Ă vouloir ĂȘtre meilleurs. Et puis, la rĂ©incarnation est surtout la preuve que lâesprit la conscience survit au corps physique qui, lui, est Ă©phĂ©mĂšre. Le corps nâest quâun vĂ©hicule qui transporte notre Ăąme. La mort signifie tout simplement que nous quittons un vĂ©hicule pour en emprunter un autre. Ce serait donc judicieux dâaccorder plus dâimportance Ă notre esprit et Ă notre apprentissage, Ă notre ouverture, plutĂŽt quâaux aspects matĂ©riels de la vie.
revenir Ă religion-et-spiritualitĂ© Quelle est la croyance que les esprits habitent les objets naturels et les forces de la nature? Meilleure VidĂ©o Meilleure RĂ©ponse Lâanimisme est la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les ĂȘtres vivants, les objets mais aussi les Ă©lĂ©ments naturels, comme les pierres ou le vent, ainsi quen des gĂ©nies Ăąmes ou ces esprits mystiques, manifestations de dĂ©funts ou de divinitĂ©s animales, peuvent agir sur le monde tangible, de maniĂšre bĂ©nĂ©fique ou non. Il convient donc de leur vouer un culte, lanimisme peut caractĂ©riser des sociĂ©tĂ©s extrĂȘmement diverses, situĂ©es sur tous les a aussi Ă©tĂ© dĂ©fini, notamment par Irving Hallowell et Phillipe Descola comme une ontologie. Les chercheurs liĂ©s au courant du nouvel animisme» remettent en cause lapproche moderniste fondĂ©e sur une dissociation dualiste entre nature et culture, en faveur dun lien avec les esprits du monde naturel proche des conceptions Ă©cologistes contemporaines. RĂ©pondre Ă la question
La religion, qui a toujours marquĂ© l'histoire humaine, apparaĂźt comme un phĂ©nomĂšne culturel complexe et diversifiĂ©. Son rapport avec la raison est Ă©galement complexe souvent opposĂ©es, raison et foi finissent par paraĂźtre interdĂ©pendantes. Finalement, l'universalitĂ© de la religion doit nous amener Ă questionner son origine. IL'homme et son rapport Ă la religion ADĂ©finir la religion Il convient d'abord de dĂ©finir la religion et son rapport Ă l'homme. La notion de religion recouvre un ensemble de rĂ©alitĂ©s hĂ©tĂ©rogĂšnes. C'est d'ailleurs ce que montre son Ă©tymologie Religare signifie "relier" la religion relie l'homme Ă Dieu et "rassembler" les hommes entre eux. Religere signifie "recueillir" cela renvoie Ă l'idĂ©e d'observance, de scrupule. Pour Henri Bergson, la religion prĂ©sente deux aspects diffĂ©rents qui s'opposent. Il y a la religion statique et la religion dynamique La religion statique "attache l'homme Ă la vie, l'individu Ă la sociĂ©tĂ©". La religion dynamique a quelque chose "d'inaccessible", elle touche Ă l'Ăąme. Bergson la considĂšre comme traversant tout le corps, il la dĂ©finit comme un "Ă©lan vital". La religion est donc Ă la fois un systĂšme de croyances auquel un individu adhĂšre et une notion de communautĂ© religieuse et culturelle. La religion apparaĂźt surtout comme Ă©tant propre Ă l'homme. Par exemple, ce dernier est le seul ĂȘtre vivant Ă procĂ©der Ă des cĂ©rĂ©monies mortuaires. MĂȘme Ă la PrĂ©histoire, on retrouve des traces de cultes que les hommes vouaient aux morts. En ce sens, l'homme semble donc ĂȘtre un animal religieux. Par ailleurs, la religion a un lien avec la mort, et plus prĂ©cisĂ©ment avec la conscience qu'a l'homme d'ĂȘtre mortel. BLes caractĂ©ristiques du fait religieux On parle de fait religieux pour caractĂ©riser non pas le sentiment ou la croyance qu'Ă©prouve un individu Ă l'Ă©gard de sa foi, mais pour dĂ©signer les occurrences, dans la culture, de ces croyances. Pour distinguer ce qui relĂšve du religieux et ce qui n'en relĂšve pas, il est possible d'utiliser la distinction entre le sacrĂ© et le profane. Dans son travail sur la religion, le sociologue Ămile Durkheim insiste sur cette sĂ©paration qui s'opĂšre dans la sociĂ©tĂ© entre les choses relevant du domaine du sacrĂ© et celles relevant du domaine du profane. Une religion est un systĂšme solidaire de croyances et de pratiques relatives Ă des choses sacrĂ©es, c'est-Ă -dire sĂ©parĂ©es, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une mĂȘme communautĂ© morale, appelĂ©e Ăglise, tous ceux qui y Formes Ă©lĂ©mentaires de la vie religieuse le systĂšme totĂ©mique en Australie, Paris, Ă©d. PUFCe sur quoi insiste ici Durkheim, c'est la division du monde entre les rĂ©alitĂ©s sacrĂ©es et les rĂ©alitĂ©s profanes. Pour lui, cette distinction constitue le dĂ©nominateur commun de toutes les religions. Le sacrĂ© regroupe les choses, les lieux, les objets, les personnes ou les moments qu'une culture donne Ă interprĂ©ter comme autant de manifestations d'une puissance supĂ©rieure, bĂ©nĂ©fique ou malĂ©fique. Le profane est tout simplement le non-sacrĂ©. Durkheim insiste sur un autre aspect de la religion son caractĂšre unificateur. En effet, pour lui, la religion ne fait pas que proposer une distinction entre le sacrĂ© et le profane, elle est aussi ce qui permet aux hommes de constituer une communautĂ©. Nous ne rencontrons pas, dans l'histoire, de religion sans Ăglise. Une religion est un systĂšme solidaire de croyances et de pratiques relatives Ă des choses sacrĂ©es qui unissent en une mĂȘme communautĂ© morale tous ceux qui y Formes Ă©lĂ©mentaires de la vie religieuse le systĂšme totĂ©mique en Australie, Paris, Ă©d. PUFDans cette citation, Durkheim souligne qu'une religion est nĂ©cessairement collective. Cette propriĂ©tĂ© suit de la dĂ©finition de la religion comme ensemble solidaire de croyances et de rites, c'est-Ă -dire impliquant une communautĂ©. C'est cette communautĂ© qu'il appelle "Eglise". Pour Durkheim, une religion est donc toujours l'affaire d'une communautĂ© qui y adhĂšre. Ce n'est pas un simple systĂšme de pensĂ©es. De plus, il n'y a pas non plus de religion au sens sociologique du terme sans pratique religieuse, c'est-Ă -dire sans rituels. Du point de vue sociologique, la religion est donc un ensemble de pratiques et de rites communs Ă une communautĂ© qui y adhĂšre et qui repose, au sein d'une mĂȘme sociĂ©tĂ©, sur la distinction du sacrĂ© et du profane. IILes liens complexes entre raison et croyance AL'opposition entre croyance et raison 1Des dĂ©finitions opposĂ©es Ătymologiquement, la foi du latin fides signifie la confiance. Ainsi, le fidĂšle est celui qui s'en remet intĂ©gralement Ă Dieu, mĂȘme s'il ne peut prouver son existence ni dĂ©chiffrer sa volontĂ©. Par exemple, dans la Bible, Abraham obĂ©it lorsque Dieu lui demande de sacrifier Isaac, son fils unique, mĂȘme s'il ne sait pas quelle sera l'utilitĂ© de son acte. En ce sens, la foi semble bien s'opposer au savoir et la raison, qui exigent preuve et justification. Mais ce qui caractĂ©rise plus encore cette opposition entre la foi et le savoir tient probablement au caractĂšre absolument certain des vĂ©ritĂ©s rĂ©vĂ©lĂ©es, lĂ oĂč les vĂ©ritĂ©s proposĂ©es par les sciences ont conscience de leur caractĂšre provisoire. Bertrand Russell insiste sur cette diffĂ©rence entre une croyance religieuse et une thĂ©orie scientifique. Science et Religion, Religion and Science, trad. Philippe-Roger Mantoux, Paris, Ă©d. Gallimard, coll. "Folio essais" 1990Alors que la vĂ©ritĂ© religieuse est rĂ©vĂ©lĂ©e une fois pour toutes, et est tenue pour toujours absolument vraie, la science sait qu'elle ne peut prĂ©tendre ni Ă un savoir exact ni Ă une connaissance entiĂšre achevĂ©e du monde. 2La sĂ©paration en deux sphĂšres Si l'on peut accuser la foi de prĂ©tendre dĂ©livrer des vĂ©ritĂ©s certaines dans le domaine du savoir, il est aussi possible de souligner que, pour ce qui est du domaine de la foi, la raison n'a pas Ă intervenir. Autrement dit, il importerait de dĂ©limiter strictement ces domaines que constituent la foi et le savoir. Blaise Pascal insiste largement sur cette distinction. Selon lui, foi et savoir sont deux ordres distincts qu'il ne convient gĂ©nĂ©ralement pas de faire se rejoindre. Concernant la foi, il souligne qu'elle ne peut pas ĂȘtre l'objet d'un raisonnement ou d'une conviction la foi se sent avec le cĆur, elle ne peut faire l'objet de dĂ©monstration rationnelle. Ainsi, si la foi doit ĂȘtre Ă©vacuĂ©e du domaine de la connaissance, la raison doit, dans le domaine de la foi, et mĂȘme de certains principes fondamentaux, cĂ©der sa place au cĆur. BLes connexions entre croyance et raison 1Des façons diffĂ©rentes d'exprimer la mĂȘme chose Les liens entre les vĂ©ritĂ©s issues de la foi et celles formulĂ©es par la raison ne doivent pas nĂ©cessairement ĂȘtre pensĂ©s en termes d'exclusion. Il est en effet possible de penser que la religion et la raison constituent deux façons diffĂ©rentes d'exprimer la vĂ©ritĂ©, sans qu'il y ait nĂ©cessairement Ă choisir entre l'une ou l'autre. C'est en un sens l'idĂ©e qu'exprime le philosophe Alain. En effet, celui-ci s'attache Ă produire une interprĂ©tation rationnelle de la religion. Pour lui, les religions ne seraient que l'expression mĂ©taphorique de ce que la philosophie exprime sous forme de concepts. On peut penser que la parabole du Bon Samaritain dans la Bible qui illustre le devoir d'ĂȘtre bon envers son prochain est l'expression mĂ©taphorique de l'impĂ©ratif catĂ©gorique thĂ©orisĂ© par Emmanuel Kant "Agis de façon telle que tu traites l'humanitĂ©, aussi bien dans ta personne que dans toute autre, toujours en mĂȘme temps comme fin, et jamais simplement comme moyen".Les dieux sont nos mĂ©taphores, et nos mĂ©taphores sont nos sur la religion, Paris, Ă©d. PUF, 4e Ă©d. 1969En fait, les vĂ©ritĂ©s de la religion et les vĂ©ritĂ©s de la raison seraient les mĂȘmes, simplement exprimĂ©es sous des formes diffĂ©rentes. 2La raison pour Ă©clairer la religion Si la foi et le savoir ne s'opposent pas nĂ©cessairement, il importe de prĂ©ciser les liens qu'ils peuvent entretenir. Pour le philosophe AverroĂšs, la foi et la raison ne peuvent pas ĂȘtre contraires elles sont les deux expressions possibles de la vĂ©ritĂ©. Pourtant, il arrive souvent que les vĂ©ritĂ©s de la foi et celles de la raison se contredisent. En rĂ©alitĂ©, cette contradiction n'est qu'apparente c'est que la vĂ©ritĂ©, dans le discours religieux, c'est-Ă -dire issu des textes sacrĂ©s, est recouverte d'un voile. La solution pour accĂ©der Ă la vĂ©ritĂ© est alors de faire usage de sa raison, qui est la meilleure part de l'homme. Ainsi, lorsqu'il y a un conflit entre la religion et la raison, il revient Ă l'homme d'interprĂ©ter le texte sacrĂ©, afin qu'il s'accorde aux Ă©noncĂ©s de la raison. C'est donc le recours Ă l'interprĂ©tation qui permet de rĂ©soudre les oppositions apparentes. Ainsi, pour AverroĂšs, la vraie religiositĂ© implique l'usage de la raison le philosophe est celui qui voit les vĂ©ritĂ©s sans voile, et leur connaissance est le culte qu'il rend Ă Dieu. Au siĂšcle des LumiĂšres, la raison va aussi tenter de rendre la religion plus rationnelle. En effet, Ă un moment oĂč la raison tente d'affirmer son autonomie par rapport Ă la religion, de nombreux philosophes sont amenĂ©s Ă critiquer l'absurditĂ© de certains dogmes et Ă vivement condamner l'intolĂ©rance et l'oppression dont est responsable une certaine forme de religion. C'est ainsi que Voltaire, dans le conte philosophique Candide, fait la critique de certaines formes de religion le rigorisme hollandais, l'Inquisition espagnole ou les jĂ©suites au Paraguay. Sans ĂȘtre pour autant athĂ©es, ces philosophes prĂ©conisaient le retour Ă une religion naturelle dĂ©barrassĂ©e de certains rites inutiles et de certaines croyances qu'ils jugeaient absurdes. La religion naturelle s'oppose Ă la fois aux religions instituĂ©es, c'est-Ă -dire aux institutions liĂ©es Ă une religion telles que le clergĂ© et l'Ăglise, et aux religions rĂ©vĂ©lĂ©es, c'est-Ă -dire aux vĂ©ritĂ©s auxquelles doit adhĂ©rer le croyant. La religion naturelle prĂŽne donc un rapport immĂ©diat Ă Dieu et prĂ©conise l'usage de la raison Ă deux niveaux pour dĂ©celer la prĂ©sence de Dieu dans le monde, Ă travers les lois de la nature, et pour adopter une attitude morale dans la conduite de sa vie. Il s'agit donc d'une forme de dĂ©isme, prĂŽnant l'existence d'une morale universelle celle que nous enseigne la raison. Ainsi, les enseignements de la religion naturelle sont accessibles Ă l'homme par l'usage de sa seule raison. Dans sa Lettre sur la tolĂ©rance, John Locke distingue trĂšs clairement les attributions de l'Ătat, en insistant sur le fait que ce n'est pas Ă lui de prendre en charge l'Ăąme des sujets. Dans un moment de l'histoire du Royaume-Uni marquĂ© par d'importants conflits religieux, Locke entend dans cette lettre plaider en faveur de la tolĂ©rance des diverses religions au sein de l'Ătat. Ainsi, il est essentiel pour lui de reconnaĂźtre qu'en matiĂšre de pratique religieuse comme de croyance, le choix doit ĂȘtre laissĂ© Ă chaque individu. En un sens, Locke ouvre ainsi la voie Ă la reconnaissance de la neutralitĂ© de l'Ătat en matiĂšre de religion. IIILes raisons de l'universalitĂ© de la religion ALe besoin de donner du sens Ă la mort Qu'on la considĂšre dans sa dimension individuelle la croyance, ou bien dans sa dimension collective ensemble de pratiques et de croyances propres Ă une sociĂ©tĂ© ou communautĂ© donnĂ©e, la religion apparaĂźt comme un phĂ©nomĂšne universel. Comment expliquer ce besoin universel de trouver du sens Ă l'existence par le biais de la religion ? Il est possible de dire, avec Sigmund Freud, que la religion rĂ©pond Ă un besoin psychologique de l'homme face Ă sa finitude, c'est-Ă -dire sa conscience d'ĂȘtre mortel. En effet, selon lui, la religion est une croyance qui dĂ©coule de trois dĂ©sirs fondamentaux Un besoin affectif de protection Dieu apparaĂźt alors comme une sorte de projection de la figure du pĂšre. Un besoin intellectuel de comprĂ©hension du monde et de soi-mĂȘme la religion se propose ainsi d'apporter une rĂ©ponse aux grandes questions mĂ©taphysiques que se pose l'homme Quelle est l'origine du monde ? Quel est le sens de la vie ? Enfin, un besoin moral de justice c'est ce qu'exprime l'image du Jugement dernier, tout comme l'idĂ©e d'un paradis, d'un enfer, et d'un dieu qui voit tous les actes des hommes et sonde leurs intentions. Les idĂ©es religieuses qui professent d'ĂȘtre des dogmes, ne sont pas le rĂ©sidu de l'expĂ©rience ou le rĂ©sultat final de la rĂ©flexion elles sont des illusions, la rĂ©alisation des dĂ©sirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l'humanitĂ© ; le secret de leur force est la force de ces d'une illusion, Die Zukunft einer Illusion, trad. Anne Balseinte, Jean-Gilbert Delarbre, Daniel Hartmann, Paris, Ă©d. PUF, coll. "Quadrige Grands textes", 6e Ă©d. 2004Contrairement Ă l'idĂ©e selon laquelle les dogmes religieux exprimeraient une forme de sagesse pratique, le rĂ©sultat de l'expĂ©rience ou de la rĂ©flexion, Freud affirme ici qu'il s'agit d'illusions. Plus prĂ©cisĂ©ment, ces dogmes religieux, traductions de dĂ©sirs enracinĂ©s dans la nature de l'homme, tiennent justement leur force de la puissance des dĂ©sirs dont ils sont issus. BLa crĂ©ation d'un lien social Outre l'aspect psychologique, le caractĂšre universel du fait religieux tient peut-ĂȘtre aussi Ă son rĂŽle dans la constitution d'une sociĂ©tĂ©. Comme le souligne Durkheim dans Les Formes Ă©lĂ©mentaires de la vie religieuse, la religion est essentiellement une forme de lien social. En d'autres termes, la religion est ce qui lie les hommes entre eux Ă l'intĂ©rieur d'une sociĂ©tĂ© donnĂ©e. Il est nĂ©anmoins possible de souligner une lente disparition de cette forme du lien social, dans la mesure oĂč s'effectue un transfert de la religiositĂ© dans la sphĂšre privĂ©e/individuelle. Marcel Gauchet l'Ă©voque notamment dans Le DĂ©senchantement du monde 1985. Il y montre ainsi que les sociĂ©tĂ©s occidentales modernes sont sĂ©cularisĂ©es et sont donc en train de sortir de la religion. En effet, le phĂ©nomĂšne religieux relĂšve de plus en plus d'un choix individuel, tandis que la sociĂ©tĂ© tend Ă se structurer en dehors de toute rĂ©fĂ©rence Ă une communautĂ© religieuse. CUne rĂ©ponse Ă la duretĂ© de la vie Il est enfin possible de suggĂ©rer que la religion constitue une rĂ©ponse Ă la duretĂ© des conditions d'existence. C'est ce que veut dire Karl Marx, lorsqu'il Ă©nonce que la religion est "l'opium du peuple". En effet, la religion naĂźt dans un contexte de misĂšre matĂ©rielle, d'incapacitĂ© Ă maĂźtriser les conditions d'existence. La religion fonctionnerait ainsi comme une drogue, car en prĂ©tendant dĂ©livrer l'homme de la sensation de souffrance, en lui promettant une vie meilleure aprĂšs la mort, elle lui donne de l'espoir. Or, elle ne le dĂ©livre pas des causes rĂ©elles de sa souffrance en rĂ©alitĂ©, elle le maintient dans l'inaction et l'empĂȘche ainsi de se rĂ©volter contre une situation inacceptable. Elle sert de "bonheur illusoire du peuple" afin de consoler les hommes de la misĂšre rĂ©elle. La religion se rĂ©vĂšle ĂȘtre surtout, selon Marx, l'instrument utilisĂ© par la classe dominante pour "endormir" les prolĂ©taires en leur faisant croire Ă l'avĂšnement d'un monde meilleur, dans un au-delĂ imaginaire. La religion est la thĂ©orie universelle de ce monde, sa somme encyclopĂ©dique, sa logique sous forme populaire, son point d'honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complĂ©ment solennel, le fondement universel de sa consolation et de sa Ă la critique de la philosophie du droit de Hegel, trad. Jules Molitor, Ă©d. Allia, coll. "Petite Collection" 1998La religion prĂ©tend justifier l'existence du monde tel qu'il est en renvoyant le bonheur Ă la vie aprĂšs la mort.
489 864 lectures A l'aube des temps, lorsque l'homme se risquait Ă aller sur l'immensitĂ© de la mer, les dangers Ă©taient tels qu'il se bardait de toutes les protections possibles et inimaginables. Les hommes de la mer Ă©taient rĂ©putĂ©s pour ĂȘtre les plus superstitieux qui puisse exister. Au fil du temps, des pĂ©riples et de ses aventures, il en est venu Ă en interdire Ă bord ou Ă la prononciation lapin, curĂ©, corde, Ă©glise, noyade, prĂȘtre, presbytĂšre, liĂšvre, moine, loup, ficelle, chapelle, pourceau, volet, couturiĂšre, etc. Les superstitions dĂ©critent ci-dessous datent depuis la nuit des temps jusqu'au dĂ©but du XXĂš siĂšcle. Les ANIMAUX l'ALBATROS Le marin montre peu de sympathie envers l'albatros. Il est rĂ©putĂ© annoncer le mauvais temps et les tempĂȘtes lorsqu'il se pose sur l'eau. l'ĂNE Il Ă©tait de bon augure pour les malouins les gens habitant la ville corsaire de Saint-Malo de voir un Ăąne avant de prendre la mer, car l'animal Ă©tait rĂ©putĂ© bĂȘte, bornĂ©, mais courageux. le BOUC Accrocher la peau d'un bouc en haut du grand mĂąt d'un bateau lui permettra de faire un voyage sans encombre. La peau du bouc possĂšde des vertus protectrices. le CHAT Le chat est trĂšs utile sur un bateau puisqu'il est utilisĂ© pour Ă©liminer les rats. Sa rĂ©putation est toutefois ambiguĂ« car on ne le voit pas toujours d'un bon oeil Ă bord malgrĂ© ses bons services. Un chat noir est fort malvenu, sauf chez les anglais qui pensent au contraire qu'il est bienvenu Ă bord et prĂ©viens des coups de tabac en ondulant sa queue. Mais il arrive qu'on ne veuille pas de lui Ă bord, et son nom est interdit d'ĂȘtre prononcĂ©. Toutefois, s'il vient de son propre chef, il est admis, car le jeter hors du navire entraĂźnerai fortes tempĂȘtes et malheurs. Il n'est pas bon de l'entendre miauler, il vaut mieux qu'il reste silencieux. En bretagne, apercevoir un chat avant le dĂ©part en mer est un Ă©vĂ©nement susceptible d'annuler le voyage. En amĂ©rique, le chat possĂšde la rĂ©putation d'annoncer les tempĂȘtes quand il se frotte la face, ce qui n'est pas loin d'ĂȘtre une vĂ©ritĂ© car le chat est trĂšs sensible aux changements climatiques. le CHIEN Le chien n'est pas trĂšs favorable aux pĂȘcheurs Bretons ; les Ecossais Ă©vitent mĂȘme de prononcer son nom. le CORBEAU Si un corbeau proche du bord de mer croasse pendant la nuit ou au petit matin, c'est le prĂ©sage d'une tempĂȘte. le CORMORAN Le pĂȘcheur n'aime pas le cormoran, car en voir un signifie que la pĂȘche sera maigre, surtout si une mouette suit. Les cris du cormoran annoncent une prochaine dĂ©gradation de la mĂ©tĂ©o. le GOELAND Le goĂ©land reprĂ©sente l'Ăąme d'un mort. Il abrite l'Ăąme d'un noyĂ© dont on n'a jamais retrouvĂ© le corps. Il ne faut donc pas toucher au goĂ©land pour ne pas lĂ©ser le pauvre mort. le LAPIN Le lapin est l'animal le plus dĂ©testĂ© des hommes de la mer. Cela paraĂźt Ă©tonnant pour une si gentille bĂȘte. Mais le lapin adore le chanvre et le grignote. Tout ce qui est cordage sur un navire est fait en chanvre, donc le navire est Ă la merci du lapin ! Le lapin ronge l'Ă©toupe qui empĂȘche les infiltrations d'eau. Les marins nomment ce mammifĂšre la bĂȘte aux grandes oreilles » pour ne pas prononcer son nom. le LIEVRE Pour les mĂȘme raisons que le lapin, le liĂšvre porte aussi malheur. la MOUETTE La mouette, tout comme le goĂ©land, porte l'Ăąme d'un marin mort en mer. le PERROQUET Beaucoup de pirates et corsaires portaient des perroquets sur leur Ă©paule. Le perroquet est vraiment utile ! Il a le don de la parole, de reproduire la musique et les chansons, il peut prĂ©dire les changements mĂ©tĂ©orologiques. S'il se lisse les plumes, c'est signe d'orage ; s'il parle sans cesse ou s'agite pendant la nuit, c'est signe d'un temps incertain. Tuer un perroquet porte malheur. les RATS Les rats sur un navire vĂ©hiculent des parasites et maladies, ils dĂ©vorent tout, c'est un flĂ©au. En revanche, un bateau privĂ© de rat est dans une mauvaise passe, car les rats l'auront quittĂ© prĂ©ssentant quelque malheur ; un don que seuls ont les rats. Les BATEAUX la COQUE Lors de la construction d'un bateau, dĂšs que la coque est terminĂ©e, il est d'usage en Bretagne de l'asperger d'eau de mer en abondance pour l'habituer au futur milieu qui sera le sien. Ces gestes sont accompagnĂ©s de priĂšres et de voeux. la CORDE Sur un bateau, le mot corde » ou ficelle » est totalement prohibĂ©. Les marins peuvent en revanche utiliser des mots similaires tels que bout », manoeuvre », filin », cordage » qui est un dĂ©rivĂ© de corde, mais autorisĂ©. Cette interdiction du mot corde » viendrait du temps ou les mutins Ă©taient pendus hauts et courts. la FICELLE Comme la corde », la ficelle par extension, fait partie du vocabulaire interdit Ă bord d'un bateau. la FIGURE DE PROUE Les figures de proue de bois sculptĂ© et peints qui ornent l'avant des grands vaisseaux sont une puissante protection symbolique. Il s'agissait rarement de divinitĂ©s masculines telles que Triton ou PosĂ©idon, ou encore des animaux, mais souvent des femmes ou des sirĂšnes. Ces formes fĂ©minines Ă©taient un hommage aux dieux de la mer. Peut ĂȘtre aussi qu'Ă©tant femmes et portant malheur, elles Ă©taient utilisĂ©es en proue pour effrayer les mauvais esprits de la mer. LE HOLLANDAIS VOLANT Le Hollandais Volant est le plus cĂ©lĂšbre des bateaux, et celui-ci navigue toujours depuis... le XVIIĂš siĂšcle. Il est condamnĂ© Ă errer en mer Ă©ternellement entre le Cap Horn et le Cap de Bonne-EspĂ©rance, par la faute de son inconscient capitaine Van Der Straeten ! Un jour de l'an 1665, le capitaine, homme bornĂ© et intransigeant, refusait de faire relĂąche dans un port pour que son Ă©quipage puissent se reposer et refaire des vivres. Il fallait Ă tout prix rattraper le retard du navire. Le capitaine souhaitait traverser le Cap de Bonne-EspĂ©rance par tempĂȘte, son Ă©quipage lui a demandĂ© de patienter, mais le capitaine inflexible refusa. Il chanta des chansons obscĂšnes Ă la dunette, avant de rentrer dans sa cabine se saoĂ»ler encore et encore. La tempĂȘte Ă©tait encore pire que ce que l'on pouvait craindre, et l'Ă©quipage terrorisĂ© dĂ©cida de se mutiner. Mais alors que le chef des mutins prenait la barre, le capitaine, totalement ivre, sortit et abattit le mutin avec son pistolet, et prononça le poing levĂ© face au vent mugissant, les terribles paroles Je franchirai ce cap, dussĂ©-je naviguer jusqu'Ă la fin des temps !» La lĂ©gende raconte qu'un fantĂŽme apparut alors. Le capitaine voulut l'abattre, mais le fantĂŽme prononça sa malĂ©diction, ce Ă quoi le capitaine rĂ©pondit Amen !». Depuis, perpĂ©tuellement pris par un vent de tempĂȘte, le bateau erre sur les mers, incapable de trouver le repos... on le nomme le Hollandais Volant. LĂ©gende ou pas ? Des rapports font Ă©tat d'un navire qui apparaĂźt mystĂ©rieusement dans les tempĂȘtes. En 1835, un capitaine britannique fit Ă©tat d'un navire fonçant sur lui, mais qui disparut mystĂ©rieusement. Le 11 juillet 1881, le futur roi d'Angleterre, George V, alors Duc d'York fut le tĂ©moin d'une de ces apparitions le long des cĂŽtes australiennes. Alors qu'il prenait le frais sur le pont du HMS Bacchante, il aperçut un halo rougeĂątre dans la nuit noire et opaque. Un immense vaisseau apparut et passa devant le bateau, sans aucun bruit... Le lendemain, un des marins de quart cette nuit lĂ , tombait d'un mĂąt et se tuait. Quelques jours plus tard ce fut le tour de l'amiral qui commandait cette flotte. Certains pensĂšrent Ă une malĂ©diction provenant du Hollandais Volant. Le journal de bord de La Bacchante relate les faits Quatre heures du matin, un brick passa sur notre avant, Ă environ trois cents mĂštres, le cap vers nous. Une Ă©trange lumiĂšre rouge Ă©clairait le mĂąt, le pont et les voiles. L'homme de bossoir le signala sur l'avant, ainsi que le lieutenant de quart. Un Ă©lĂšve officier fut envoyĂ© dans la vigie, Mais il ne vit cette fois aucune trace, aucune signe d'un navire rĂ©el. Seize personnes ont Ă©tĂ© tĂ©moins de l'apparition. La nuit Ă©tait claire et la mer calme. Le Tourmaline et le ClĂ©opĂątre qui naviguaient par tribord avant nous demandĂšrent par signaux si nous avions vu l'Ă©trange lumiĂšre rouge ». En mars 1939, de nombreux baigneurs sur une plage d'Afrique du Sud virent un navire Ă voile dont la description ressemble fortement Ă celle d'un brick. Ce dernier apparaĂźt filant sur les flots, toutes voiles dehors alors qu'il n'y avait aucun vent, puis disparaĂźt aussi mystĂ©rieusement. Durant la bataille de l'Atlantique, un Ă©quipage de U-Boot l'aurait entre-aperçu... La BOISSON le CHAMPAGNE Il y a fort longtemps, tout bateau devant affronter l'ocĂ©an Ă©tait consacrĂ© Ă un sacrifice du sang d'une victime Ă©talĂ©e sur la proue afin de s'attirer les bonnes grĂąces des divinitĂ©s. Plus tard, on passa plutĂŽt Ă la libation* de vin, ce qui Ă©tait moins cruel. La tradition Ă©tait de baptiser un bateau avant son dĂ©part en mer sinon il devrait essuyer des tempĂȘtes, se confronter Ă des monstres marins, avaries, etc. Et enfin, jusqu'Ă aujourd'hui, on utilise le champagne. La mĂ©thode utilisĂ©e est de lancer vigoureusement une bouteille de champagne contre la coque. Si la bouteille ne casse pas du premier coup, c'est un trĂšs mauvais prĂ©sage pour le bateau. Depuis quelques temps donc, la bouteille est lĂ©gĂšrement sciĂ©e de maniĂšre Ă ce qu'elle casse plus facilement. Plus le bruit de l'explosion de la bouteille est violent, meilleur c'est ! Les dĂ©mons s'Ă©loignent Ă coup sĂ»r. *libation rituel religieux consistant en la prĂ©sentation d'une boisson en offrande Ă un dieu. Les ĂLĂMENTS l'ARC-EN-CIEL Le marin considĂšre l'arc-en-ciel comme un chemin entre le monde des vivants et le monde des morts. Il peut crĂ©er des tempĂȘtes en aspirant l'eau de la mer par ses deux bouts. L'arc-en-ciel ne doit jamais ĂȘtre montrĂ© du doigt sinon le bateau serait victime de tempĂȘtes. Les HOMMES l'AVOCAT L'avocat n'est pas le bienvenu sur un navire, il peut mener les embrouilles dans l'Ă©quipage. Sa longue toge noire pouvait aussi faire penser au curĂ© ou Ă la femme. l'IDIOT Le pĂȘcheur qui croise un boiteux ou un bigleux prĂ©fĂšrera Ă©viter de prendre la mer. En revanche, s'il croise un idiot, la pĂȘche risque d'ĂȘtre trĂšs fructueuse. la FEMME La prĂ©sence d'une femme Ă bord porte malheur. Pourquoi ? Les marins vivaient pendant de longs mois dans une intense frustration physique et sentimentale. Une femme circulant au milieu de l'Ă©quipage ne pouvait qu'alimenter passions, jalousies, querelles, mais aussi les tentatives de viol. Sachant les marins trĂšs supersticieux, il a fallu simplement laisser se rĂ©pandre une rĂ©putation de porte-malheur concernant la femme pour Ă©viter ces dĂ©sagrĂ©ments. la MARRAINE La marraine est la femme qui prĂ©side au lancement d'un navire. Le choix de la marraine est soigneusement fait. Elle doit ĂȘtre vigoureuse pour ĂȘtre capable de casser la bouteille d'un seul coup, elle ne doit pas ĂȘtre enceinte ni mariĂ©e sinon le bateau pourrait sombrer. le MORT Si quelqu'un meurt sur un bateau, c'est un trĂšs mauvais prĂ©sage. Le dĂ©funt pourrait trĂšs bien considĂ©rer le bateau comme son cercueil et le faire couler. La raison la plus logique est le risque d'Ă©pidĂ©mie lors de la dĂ©composition du cadavre. Quand par exception, on ramĂšne un corps Ă la terre ferme, il est d'usage de le faire dĂ©barquer en premier. Une fois l'enterrement terminĂ©, la mer pourrait se mettre en colĂšre qu'on lui ait volĂ© sa proie, donc, afin de l'apaiser, on lui envois une couronne de fleurs au nom du dĂ©funt. le MOUSSE En cas de calme plat, si on fouettait le mousse, le vent revenait. le PRETRE Le prĂȘtre est vĂȘtu de noir couleur nĂ©faste et porte une soutane qui est presque une robe que porte une femme signifiant qu'il est indĂ©sirable et interdit sur un bateau. Les marins Ă©vitent de prononcer le mot prĂȘtre et par extension, les mots moine, chapelle, Ă©glise, curĂ©, presbytĂšre, etc. Ces mots sont remplacĂ©s par le mot cabestan». Les MATERIAUX le CHARBON Le charbon est un matĂ©riau trĂšs bĂ©nĂ©fique et protecteur. Quand vous en trouver un morceau au bord de la mer, il faut le donner Ă un marin qui le mettra dans sa poche et qui lui Ă©vitera la noyade. Si la femme d'un marin, en attisant le feu, retourne un morceau de charbon, elle retourne Ă©galement le bateau sur lequel vogue son mari, le conduisant ainsi Ă la mort. l'EMERAUDE L'Ă©meraude est une pierre prĂ©cieuse trĂšs bĂ©nĂ©fique, c'est la pierre de l'espĂ©rance, de la jeunesse et de la vitalitĂ©. Cette pierre Ă©tait utile aux marins, bien que rare, mais elle Ă©cartait les tempĂȘtes et dangers. l'OR La boucle d'oreille du marin doit ĂȘtre en or, ce qui a des vertus protrectrices que les autres matĂ©riaux n'ont pas. L'or guĂ©rit la vue et prĂ©vient des maladies des yeux. le RUBIS Le rubis met le marin Ă l'abri de la noyade. LES OBJETS le BOL Les anglais qui ont leur bol de petit dĂ©jeĂ»ner retournĂ© y voient le prĂ©sage de leur quille de bateau en l'air. Certains tire-au-flanc ont retournĂ©s leur bol discrĂštement pour prĂ©tendre qu'il allaient porter malheur au navire afin de s'Ă©pargner un long voyage. les BOTTES Si un marin demande Ă ce qu'on lui ramĂšne ses bottes et que la personne qui les lui apporte les transporte sur l'Ă©paule, le marin ne partira pas en mer. le BOUCHON Pour faire une bonne pĂȘche, le marin fait une entaille sur un bouchon de son filet et y glisse une piĂšce de monnaie. les BOUCLES D'OREILLES Les marins portent des boucles d'oreilles depuis fort longtemps. Celles-ci sont sujettes Ă de nombreux symboles Depuis l'antiquitĂ©, porter un anneau d'or Ă l'oreille prĂ©serve de la noyade et des naufrages. Le marin doit obligatoirement se percer l'oreille et ne pas utiliser des boucles Ă pinces. Le trou dans le lobe procure une bonne vue et Ă©loigne les maux ophtalmiques. Le marin aura une assez bonne vue pour repĂ©rer de loin des Ă©cueils, navires ennemis, etc. L'anneau d'or Ă l'oreille est aussi un trĂ©sor pour le marin, principalement destinĂ© au curĂ© pour payer ses obsĂšques si le marin venait Ă mourir loin de son pays. La boucle d'oreille Ă©tait le symbole des fiançailles entre le marin et la mer. Enfin, la boucle d'oreille Ă©tait souvent portĂ©e par le marin seulement lorsqu'il avait rĂ©ussi Ă franchir le Cap Horn, ce qui correspondait Ă un vrai trophĂ©e pour lui. la BOUGIE Selon des croyances anglaises, si une bougie a une flamme bleutĂ©e, c'est le prĂ©sage de mort en mer. On fera en sorte qu'une bougie ne brĂ»le pas jusqu'au bout pour ainsi prĂ©server la vie d'un marin. la BOUSSOLE Les boussoles s'affolent lorsque les femmes ont leurs rĂšgles ; c'est surement l'un des Ă©lĂ©ments qui fait que la femme est indĂ©sirable sur un bateau. les JEUX DE CARTES Les jeux de cartes sont interdits Ă bord des navires car ils crĂ©ent des bagares, mais aussi intempĂ©ries et malchance. Christophe Colomb a dĂ» jeter Ă la mer son jeu de cartes durant sa quĂȘte sur la Route des Indes car la mer Ă©tait dĂ©montĂ©e et les vents en rafales. Les Ă©lĂ©ments se sont calmĂ©s Ă la suite de son geste. les CHAUSSURES En Angleterre, jeter des vieilles chaussures vers un bateau quittant le port est bon prĂ©sage. En France, cela empĂȘche le bateau de revenir... la CIGARETTE Quand on allume une cigarette Ă la flamme d'une bougie, on provoque au mĂȘme instant la mort en mer d'un marin inconnu, par noyade ou par accident. Cette croyance serait liĂ©e au fait que l'ancĂȘtre de la SociĂ©tĂ© Nationale de Sauvetage en Mer SNSM qui Ă©tait la SociĂ©tĂ© des Hospitaliers Sauveteurs Bretons créée en 1873 vendait des allumettes, ainsi allumer une cigarette Ă la bougie revenait Ă priver de dons la SHSB. le COUTEAU Tout objet en fer est le bienvenu Ă bord, et le couteau possĂšde une charge de porte-bonheur. Les anglais plantaient un couteau dans le grand mĂąt. l'ECHELLE Les anglais pensent que passer sous une Ă©chelle est signe d'une prochaine pendaison. le FER A CHEVAL Le fer Ă cheval porte-bonheur, surtout s'il est trouvĂ© par un quelconque hasard. Les marins Ă©cossais fixaient sur le grant mĂąt un fer Ă cheval pour apaiser les tempĂȘtes et Ă©viter la guigne. le POMPON Le bĂ©ret des marins de la Marine Nationale porte un pompon rouge que tout le monde peut toucher avec l'index gauche, pour acquĂ©rir 24 heures de chance, Ă condition que le marin se s'en aperçoive pas. Si le marin se rend compte qu'une fille a rĂ©ussi Ă toucher son pompon, il lui rĂ©clame un baiser en gage. Si dans une mĂȘme journĂ©e, on arrive Ă toucher 3 pompons, cela Ă©quivaut Ă 3 semaines de chance. le SEAU Le seau est trĂšs utile Ă bord, et si on le perds, c'est signe de mauvais prĂ©sage. Les marins anglais ne s'assieds pas sur un seau renversĂ©, ça porte malheur. Les VEGETAUX / PLANTES / FLEURS l'ALGUE L'algue a des vertues de guĂ©rison telles que les brĂ»lures, fiĂšvres, morsures, etc. L'algue Varech ou GoĂ©mon rend intelligent et protĂšge de la foudre, voila pourquoi les marins en ornaient les parois de leur bĂątiment. l'AIL Depuis l'antiquitĂ©, l'ail est utilisĂ© pour Ă©loigner la malchance. Il Ă©loigne les tempĂȘtes et les monstres aquatiques. Il donne du courage, de la force et se dĂ©barrasse des vermines. les FLEURS COUPEES Les fleurs sont utilisĂ©es Ă l'Ă©laboration des couronnes funĂ©raires et sont jetĂ©es Ă la mer lors du dĂ©cĂšs d'un marin. Il est souvent dĂ©conseillĂ© d'en amener sur un bateau au risque de provoquer » la disparition du marin lors de son prochain voyage. DIVERS l'ĂME Les marins sont convaincus que le bateau est dotĂ© d'une Ăąme. Les anglais ont pour habitude dans leur propre langue de ne pas donner de masculin ni fĂ©minin pour des objets inanimĂ©s, or, pour les bateaux, ils disent he » ou she », comme d'une personne humaine. l'APPEL DU MARIN N'appelez jamais un marin au moment de son dĂ©part, ne jamais l'interrompre sinon un grand malgeur s'abbatra sur lui en mer. Courrez plutĂŽt Ă sa rencontre pour lui parler ou lui donner un objet face Ă face. l'ARGENT Tout bateau d'Ă©poque a sous son grand-mĂąt une piĂšce d'or, ce qui a pour but d'Ă©loigner la malchance et les encombres. Il Ă©tait courant de jeter une piĂšce d'argent avant tout grand voyage afin de s'attirer les grĂąces de l'ocĂ©an. Cette pratique Ă©tait aussi utilisĂ©e en cas de calme plat, ce qui permettait de faire revenir le vent. SOUHAITER BONNE CHANCE Il ne faut jamais souhaiter bonne chance Ă un marin en train de s'embarquer, cela attirerait la dĂ©veine durant toute la traversĂ©e. CHANDELEUR Il est de mauvais prĂ©sage de commencer un voyage le 2 fĂ©vrier, jour de la Chandeleur. CHANTS Les marins du Cap-Hornier chantaient Ă pleine voix au labeur, craignant d'entendre un chant autant redoutĂ© que dĂ©licieux celui des sirĂšnes qui cherchaient Ă les attirer dans les entrailles de l'ocĂ©an. les CHEVEUX Le marin ne doit pas se couper les cheveux Ă bord d'un navire car cela ferait lever des tempĂȘtes. En revanche, le marin qui se coupe les cheveux pendant une intempĂ©rie pourrait avoir une trĂšs bonne surprise en revenant Ă son foyer. CRACHER Cracher, c'est exercer une protection magique contre le mauvais sort. Les pĂȘcheurs crachaient sur leurs filets pour assurer une bonne pĂȘche. le mois de DECEMBRE Il n'est pas recommandĂ© de prendre la mer le 28 dĂ©cembre, fĂȘte des Saints-Innocents. Le 31 dĂ©cembre, jour de la Saint-Sylvestre, n'est pas propice non plus, les cloches sonnent aux Ă©glises des villes englouties et les noyĂ©s processionnent Ă la surface de la mer. le DOIGT Montrer du doigt un bateau qui quitte le port, c'est le condamner Ă un naufrage certain. JURON On ne jure pas Ă bord d'un navire, cela porte malheur aux pĂȘcheurs, le poisson fuit. MARDI et VENDREDI Le Mardi et le Vendredi sont des jours dĂ©testĂ©s par les pĂȘcheurs. Les risques d'intempĂ©ries et de naufrages sont grands. De nombreux capitaines prĂ©fĂšrent retarder un dĂ©part et partir le dimanche. la NOYADE Il y a fort longtemps, il ne fallait pas secourir les personnes en danger de noyade ou sortir un noyĂ© de l'eau pour l'enterrer. En effet, les esprits de la mer rĂ©clamaient leur dĂ». PINCER UN MARIN La vie d'un marin Ă©tait tellement alĂ©atoire, que durant des siĂšcles, mĂȘme ceux qui revenaient au port sains et saufs Ă©taient soupçonnĂ©s de n'ĂȘtre plus du monde des vivants. Pour s'asurer donc que le marin Ă©tait rĂ©el et non pas un fantĂŽme, il fallait le pincer. De nos jours, on touche leur pompon rouge, et chez les anglais, on touche leur col. SIFFLER Siffler est totalement interdit Ă bord d'un bateau car cela fait lever des vents incontrĂŽlables et attire le diable. En revanche, le marin peut siffler Ă terre. La seule personne qui Ă©tait tolĂ©rĂ©e de siffler Ă bord d'un bateau Ă©tait le cuistot, car tant qu'il sifflait, il ne pouvait pas manger les provisions du bord. les SIRENES La sirĂšne hante les ocĂ©ans depuis la nuit des temps. Elle est d'une beautĂ© extraordinaire, malgrĂ© le bas de son corps qui est en forme de queue. Elle chante magnifiquement bien, elle a une voix en or prenante... et c'est lĂ que l'homme est trĂšs sensible. Tellement sensible Ă ce merveilleux chant qu'il plonge pour la rejoindre et se noie. Ulysse qui navigua depuis de longues annĂ©es en MĂ©diterrannĂ©e fit boucher les oreilles de ses marins par de la cire quand son bateau traversa une zone de sirĂšnes. Ulysse s'est fait auparavant attacher au grand mĂąt. Il est le seul Ă avoir entendu les chants irrĂ©sistibles des sirĂšnes et en soit sorti vivant. les TATOUAGES Le tatouage est une protection puissante que portaient Ă l'origine les mauvais garçons ou les marins. Les marins se bardaient de tatouages, surtout sur les parties faibles telles que le coeur, et sur le bras, signe de puissance. En angleterre les marins se faisaient tatouer un crucifix sur le dos afin de dĂ©courager le contremaĂźtre de les frapper trop forts lors de chĂątiments corporels. La plupart des citations sont tirĂ©es du livre Le Petit Dictionnaire des Superstitions de Marins » de Batrice Bottet, aux Ă©ditions MosĂ©e.
Argumentaire du sĂ©minaire Quâappelle-t-on croyance ? Tout le monde croit-il â tout le monde, câest-Ă -dire tous les individus de tous les groupes humains ayant peuplĂ© ou peuplant actuellement la surface de la terre ? Ce quâon identifie ici ou lĂ comme des croyances » relĂšve-t-il dâun genre commun ou au contraire de types de pratiques et/ou dâidĂ©es divers ? Au moins deux options sont en prĂ©sence, qui motivent la tenue mĂȘme de ce sĂ©minaire. Soit on estime quâil y a partout de la croyance et quâil y en a toujours eu ; alors la croyance apparaĂźt comme un invariant transhistorique, une facultĂ©, voire la reine des facultĂ©s, au sens oĂč lâon entendait et employait le mot facultĂ© » jusquâau dĂ©but du XXe siĂšcle dans les manuels occidentaux de psychologie. Soit, au contraire, la variabilitĂ© sâimpose, laquelle va jusquâĂ lâincommensurabilitĂ©. DĂ©fendre une telle hypothĂšse, ce nâest pas seulement dire que tous les individus et tous les collectifs ne croient pas aux mĂȘmes choses » les dieux ne sont pas partout les mĂȘmes, mais que la maniĂšre de se rapporter aux choses en question peut varier du tout au tout, en des proportions ou selon des modes dâune telle diversitĂ© quâon peine Ă identifier un seul et mĂȘme fait social » ou psychologique » ou culturel » et quâon hĂ©site finalement Ă parler de la » croyance. Dans ce cas, on dira que la croyance est une fonction psychologique » au sens dĂ©fini par Ignace Meyerson dans sa psychologie historique, objective, comparĂ©e ». Il nous est toujours loisible de prendre le mot croyance » pour fil directeur dâune enquĂȘte historique et anthropologique, mais on le fera en Ă©tant conscient, comme lâĂ©tait Meyerson, que sa pertinence pour toutes les Ă©poques ou pour tous les continents nâen est pas assurĂ©e a priori. Il peut fort bien apparaĂźtre que la notion est inadĂ©quate pour rendre raison de tous les genres dâexistence et de tous les modes de pensĂ©e, quâelle vaut Ă la rigueur pour nous aujourdâhui, modernes occidentaux, mais quâelle ne nous est dâaucun secours pour dĂ©crire ce que vivent, Ă©prouvent ou pensent dâautres que nous. La question demeure cependant ouverte de savoir si, donnĂ©s comme incommensurables, les genres dâexistence et les façons de penser peuvent devenir la matiĂšre ou lâobjet dâun comparatisme expĂ©rimental » au sens de Marcel Detienne un comparatisme qui ne renonce pas Ă construire, Ă inventer, les termes mĂȘme qui rendront sensĂ© le rapprochement. PremiĂšre hypothĂšse la croyance, invariant transhistorique Devons-nous juger, pour commencer, que la croyance comme acte dâassentiment tenir pour vrai soit un invariant anthropologique ? Câest probable, mais il est discutable que cette dĂ©finition recouvre lâintĂ©gralitĂ© du sens de la notion de croyance. Pour faire entendre sur quoi porteront nos dĂ©bats, repartons de situations concrĂštes, quitte Ă ce que celles-ci soient dâabord de simples expĂ©riences de pensĂ©e. Supposons que je sois un Arumbaya. Je vis dans un certain milieu en compagnie dâautres individus. Ce milieu comprend des rĂ©alitĂ©s auxquelles je tiens et aussi, dâabord, que je tiens pour assurĂ©es. Par exemple, il est Ă©vident pour moi que, si je tombe nez Ă nez avec un jaguar, il ne fera de moi quâune bouchĂ©e. Mais il se pourrait Ă©galement que, tout en le craignant, je croie que le jaguar en question est douĂ© dâune Ăąme », quâil est un vivant auquel je peux attribuer des intentions, voire une vie intĂ©rieure aussi riche que la mienne. Lâanthropologie française â de Lucien LĂ©vy-Bruhl Ă Philippe Descola â dira que lâArumbaya est animiste. Pouvons-nous vivre sans de telles adhĂ©sions » ? Le problĂšme est que, dans le cas du jaguar comme dans celui des dieux, on impute des existences aussi embarrassantes que des Ăąmes ». Mais la question est plus large, elle ne concerne pas que cet objet » surdĂ©terminĂ© quâest lâĂąme. Si un Indien a recours Ă certaines plantes dans le cadre de la mĂ©decine ayurvĂ©dique, nâest-ce pas quâil croit aux vertus » de ces plantes comme Ă des qualitĂ©s essentielles cachĂ©es ? De deux choses lâune alors. Soit on estime que de telles adhĂ©sions se retrouvent nĂ©cessairement dans toutes les cultures et toutes les sociĂ©tĂ©s. La croyance apparaĂźt alors comme un invariant anthropologique ». Soit, au contraire, on juge quâil existe des sociĂ©tĂ©s oĂč de tels attachements nâapparaissent pas â et dans ce cas, on fera de la croyance une fonction psychologique » au sens de Meyerson, une caractĂ©ristique mentale susceptible de varier, non pas seulement dans ses objets ou dans ses prises, dans sa matiĂšre, mais bien dans sa forme, câest-Ă -dire quâelle est susceptible de ne pas se manifester dans certains groupes humains. Seconde hypothĂšse la croyance, fonction psychologique Toutefois, le problĂšme est-il bien posĂ© ? Certes, lâArumbaya sait que le jaguar peut le dĂ©vorer comme il sait que, pour planter un poteau, il doit faire un trou. La vie serait impossible sans ces savoir-faire techniques. Ce nâest mĂȘme pas une croyance sinon dans le sens dâun acte de tenir pour vrai ». Ă se demander si lâArumbaya attribue au jaguar une Ăąme et une vie intĂ©rieure comparables Ă la sienne, ne se pose-t-on pas un problĂšme partiellement indĂ©cidable et tronquĂ© ? On suppose que la langue, le systĂšme conceptuel indigĂšnes, contiennent les concepts dâĂąme, de croyance, dâintĂ©rioritĂ©. Mais, prĂ©cisĂ©ment, tous ces concepts sont trĂšs occidentaux, et souvent, lâanthropologue projette ses propres schĂšmes sur les peuplades Ă©tudiĂ©es. On peut certes observer, par exemple, que lâAmĂ©rindien, une fois quâil a tuĂ© un jaguar, effectue un rituel dont on suppose quâil vise Ă apaiser lâĂąme de lâanimal. Est-on pour autant en mesure dâinfĂ©rer des croyances personnelles de la pratique du rituel ? Il se peut que lâArumbaya en question ne croie rien du tout, mais enchaĂźne mĂ©caniquement une suite dâactes quâon lui a enseignĂ©s quand il Ă©tait enfant, de mĂȘme que bien des chrĂ©tiens vont machinalement se signer Ă lâeau bĂ©nite ou communier sans savoir quelles croyances impliquent ces rites. De la mĂȘme façon encore, un praticien adepte de la mĂ©decine par les plantes sait par induction, par tradition que telle plante soigne telle maladie. On a affaire lĂ Ă une croyance-assentiment. Admettons maintenant que ce mĂ©decin pratique un certain rituel incantations, etc. au moment oĂč il cueille la plante, prĂ©pare la dĂ©coction et lâadministre. Que croit-il ? Que les formules rendent la plante efficace ? Que lâappel aux ancĂȘtres est le vĂ©ritable vecteur de la guĂ©rison ? Il est difficile de le dire. Il se pourrait bien que lâon ait ici affaire Ă un autre type de croyance, oĂč la croyance nâest rien dâautre que le faire quand croire câest faire, dit John Scheid Ă propos du rituel romain. Les chrĂ©tiens croient Ă une force supĂ©rieure etc. Certes, et prĂ©cisĂ©ment, dans le cas du christianisme moderne il est difficile de nier la prĂ©sence de la croyance individuelle et intĂ©riorisĂ©e. Mais, en lâoccurrence, les actes rituels mĂ©caniques sont parfois dĂ©connectĂ©s de cette croyance gĂ©nĂ©rale, et probablement dĂ©connectĂ©s aussi de la croyance particuliĂšre qui devrait ĂȘtre en amont la transsubstantiation, etc.. Ainsi avons-nous une idĂ©e de ce que peut ĂȘtre un acte rituel sans croyance en amont, de sorte que lâon peut structurellement distinguer lâun et lâautre. Toute la thĂ©orie occidentale de la croyance est fondĂ©e sur lâidĂ©e que des croyances contradictoires ne peuvent coexister simultanĂ©ment chez une mĂȘme personne alors que de nombreuses situations attestent de tels cas comme les situations de syncrĂ©tisme religieux, par exemple le cadre afro-brĂ©silien Ă©tudiĂ© par Roger Bastide. Il semble donc nĂ©cessaire de reconsidĂ©rer ce quâest une croyance. On est ainsi conduit Ă dĂ©finir la croyance au sens meyersonien dâune fonction psychologique ». Lâenjeu du sĂ©minaire est donc de clarifier les usages de la notion de croyance dans les sciences humaines afin dâen Ă©valuer la pertinence et la fĂ©conditĂ© heuristique. Sans nĂ©cessairement reprendre Ă leur compte la dichotomie Ă©noncĂ©e ici, sans ĂȘtre tenus non plus de sây inscrire ou de la critiquer, les intervenants sont invitĂ©s Ă expliquer comment leurs propres objets dâĂ©tude, anthropologique et/ou historique, les amĂšnent Ă rĂ©flĂ©chir sur la notion de croyance pour la rejeter, la modifier, la contextualiser, etc. MĂȘme si lâenjeu gĂ©nĂ©ral est Ă©ventuellement, Ă terme, de produire une anthropologie historique de la croyance, le sĂ©minaire se veut ouvert Ă toutes les dĂ©marches mĂ©thodologiques, Ă toutes les options scientifiques. FrĂ©dĂ©ric Fruteau de Laclos et Christophe Grellard
croyance que tout objet a une Ăąme